La transformation digitale est aujourd’hui une priorité pour de nombreuses organisations cherchant à rester compétitives et à innover. Mais comment cette transformation peut-elle être alignée avec les objectifs de durabilité émergents ? Cette question est cruciale alors que les entreprises intègrent de plus en plus des pratiques écoresponsables dans leur stratégie globale.
La contribution de la Transformation digitale aux enjeux de Durabilité
La digitalisation peut être un levier pour répondre aux enjeux de durabilité, mais elle nécessite une gestion responsable :
- Complémentarité : Utilisation des technologies numériques pour atteindre des objectifs de durabilité (par ex., capteurs IoT pour optimiser la consommation d’énergie).
- Risques : Une digitalisation mal encadrée peut aggraver les problèmes environnementaux (par ex., explosion des besoins énergétiques des datacenters).
- Solution : Intégrer la durabilité dès la conception des projets numériques pour éviter un impact négatif (sobriété numérique, choix technologiques responsables).
En résumé, la durabilité met l’accent sur le “quoi” (réduire l’impact global), tandis que la digitalisation est axée sur le “comment” (moderniser avec des outils numériques). Leur convergence est essentielle pour un avenir plus responsable et performant.

Dans cette mutation profonde, les architectes d’entreprise sont au cœur des décisions et peuvent avoir un impact important sur l’atteinte des objectifs. Voici les quatre axes principaux où leur rôle est essentiel.
1. Réduction de l’empreinte carbone & efficacité énergétique
Cet axe, souvent associé au concept de Green IT, vise à optimiser l’utilisation des ressources matérielles et énergétiques dans les infrastructures IT.
- Optimisation de la consommation énergétique : Les architectes d’entreprise travaillent à réduire la consommation d’énergie des data centers et des infrastructures IT.
- Solutions éco-énergétiques : Ils encouragent l’adoption de technologies plus économes en énergie, comme les serveurs virtualisés et les solutions de cloud computing.
- Réduction des émissions de gaz à effet de serre : En monitorant et optimisant la consommation d’énergie, notamment lorsque les infrastructures sont externalisées ou hébergées dans le cloud, ils contribuent à la diminution des émissions.
- Optimisation de l’utilisation des devices : En améliorant la compatibilité avec les devices existants, ils permettent de prolonger le cycle de vie de ces devices et ne pas aggraver la situation avec le déploiement des nouveaux devices à chaque nouvelle version logiciel.
Lors de la conception des applications, les architectes d’entreprise intègrent ces considérations dans les NFR (Non Functional Requirements – Exigences non fonctionnelles) pour orienter les choix.
2. Patterns de conception logicielle écoresponsables
La conception logicielle responsable est encore un phénomène émergent dans les grandes entreprises, mais elle gagne du terrain grâce aux efforts de la communauté tech.
- Référentiel général d’écoconception : https://ecoresponsable.numerique.gouv.fr/publications/referentiel-general-ecoconception/#strategie. Ce cadre établi par l’État propose des bonnes pratiques de conception pour optimiser la performance tout en réduisant la consommation des ressources.
- Adoption des bonnes pratiques : Au contraire des règles de l’ANSSI qui sont des obligations, ces règles formalisent un cadre des bonnes pratiques à respecter par les équipes. Ce référentiel regroupe des catégories de règles d’architecture, de développement, d’expérience qui doivent être adaptées au contexte de chaque entreprise, d’être communiquées et d’avoir une animation dédiée. Les architectes d’entreprise doivent intégrer ces bonnes pratiques dans les projets de développement pour garantir une utilisation éco-responsable des ressources IT.
3. La juste qualité de l’architecture
Une architecture bien conçue doit trouver un équilibre entre les coûts et les bénéfices métiers tout en répondant aux exigences de durabilité. Les architectes d’entreprise, ayant la transversalité, doivent être les garants de cet enjeu, en apportant une vision éclairée sur cet équilibre et pour prendre la meilleure décision
- Équilibre entre coûts et bénéfices : Les architectes d’entreprise jouent un rôle crucial en garantissant que les solutions architecturales adoptées sont à la fois efficaces et durables.
- Exemples concrets : Par exemple, augmenter la fiabilité d’un système de 98% à 99% peut engendrer des coûts élevés en termes de volumétrie (des dizaines de millions de messages générés) et de consommation d’énergie, ce qui nécessite une évaluation minutieuse de la nécessité de cette amélioration.
4. Une Démarche RSE Globale
La durabilité ne se limite pas à l’interne de l’entreprise mais s’étend à ses partenaires, notamment les fournisseurs de solutions SaaS.
- Sélection des partenaires : Lors de l’évaluation des solutions SaaS, les architectes d’entreprise doivent évaluer la conformité des fournisseurs aux critères de durabilité.
- Alignement des solutions : Intégrer des solutions conformes aux critères de durabilité renforce la stratégie RSE globale de l’entreprise.
Ces critères doivent être intégrés dans le processus d’achat, à l’étape de sélection des partenaires, avec un critère discriminant pour garantir la conformité de la stratégie RSE.
Conclusion
Les architectes d’entreprise sont des acteurs clés dans la transformation digitale durable en intégrant des pratiques écoresponsables et en contribuant activement à l’atteinte des objectifs de durabilité. Leur rôle s’étend de la réduction de l’empreinte carbone à l’évaluation des partenaires en passant par la conception logicielle responsable et l’optimisation des architectures. Ainsi, ils participent à la création de systèmes d’information plus durables, alignés avec les enjeux écologiques et économiques de notre époque.
